Nous invitons la Serbie et le Kosovo à agir en Européens en recherchant un compromis

KOSOVO
INTERVENTION DE M. NICOLAS DE RIVIERE
REPRESENTANT PERMANENT ADJOINT DE LA FRANCE AUPRES DES NATIONS UNIES
AU CONSEIL DE SECURITE
New York, 13 avril 2021

Monsieur le Président,

Je remercie le représentant spécial du Secrétaire général pour sa présentation. Je salue également la participation des ministres des affaires étrangères de Serbie et du Kosovo.

La France salue la tenue des élections du 14 février dernier au Kosovo, la formation d’un nouveau gouvernement et l’élection de la présidente. Le Kosovo dispose à présent d’institutions stables lui permettant de relever les défis auxquels il fait face, en particulier entreprendre les réformes essentielles que les citoyens appellent de leurs vœux. La France et l’Union européenne se tiennent aux côtés du Kosovo pour l’aider à relever ces défis, qu’il s’agisse de la lutte contre la pandémie, du développement économique et social du pays et du renforcement de l’État de droit, notamment la lutte contre la corruption et la criminalité organisée.

Parmi ces chantiers prioritaires, figure également le dialogue avec la Serbie, qui est un enjeu de sécurité européenne. La France réaffirme sa conviction qu’il n’y a d’autre voie, ni pour la Serbie, ni pour le Kosovo, que de parvenir à un accord global, définitif et juridiquement contraignant. C’est une des conditions du rapprochement européen de la Serbie comme du Kosovo. Nous soutenons pleinement les efforts du représentant spécial de l’Union européenne Miroslav Lajcak. La France se tient prête à apporter tout son soutien, comme elle l’a fait lors du sommet de Paris le 10 juillet 2020, co-présidé par le Président français Emmanuel Macron et la Chancelière allemande Angela Merkel qui a permis la reprise du dialogue après 20 mois d’interruption. Nous appelons les autorités du Kosovo et de Serbie à s’engager résolument dans les négociations sur la base des progrès déjà réalisés, notamment au cours de l’année 2020 sur les questions de coopération économique, de personnes déplacées et réfugiées et de personnes disparues. Il est essentiel que tous les sujets contentieux soient traités, y compris les plus sensibles. Nous souhaitons également que le représentant spécial de l’Union européenne, dont le rôle de médiation est fondé sur une résolution de l’Assemblée générale, vienne prochainement présenter ses efforts devant ce Conseil.

Nous saluons l’action de la Mission d’administration intérimaire des Nations unies au Kosovo (MINUK). Elle contribue à promouvoir la sécurité, la stabilité, le renforcement de l’État de droit et le respect des droits de l’Homme, au Kosovo et dans la région. Les efforts de la MINUK doivent se poursuivre, en coordination avec les initiatives d’autres acteurs régionaux et internationaux, en particulier la mission "État de droit" de l’Union européenne, EULEX Kosovo. Celle-ci contribue notamment à la lutte contre l’impunité des auteurs de crimes graves. Nous appelons tous les acteurs à continuer à soutenir et à coopérer avec les Chambres Spécialisées pour le Kosovo et le Bureau du Procureur Spécialisé.

Je veux enfin souligner la conviction profonde de la France : la Serbie et le Kosovo ont un avenir européen commun. L’Union européenne est le premier partenaire commercial, le premier investisseur et le premier donateur dans les deux pays. Ses efforts pour faciliter la conclusion d’un accord global et juridiquement contraignant entre Belgrade et Pristina contribueront à la stabilisation durable des Balkans occidentaux et au rapprochement européen des deux pays. Nous invitons les dirigeants de Serbie et du Kosovo à agir en Européens en recherchant un compromis. La France restera engagée sur ce sujet, en appui aux deux parties et à la médiation de l’Union européenne.

Je vous remercie.

Dernière modification : 14/04/2021

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